L’occupation de la Bourse du travail et de Baudelique de mai 2008 à août 2010

Pour obtenir leur régularisation, du 2 mai 2008 au 7 août 2010, les Sans Papiers travailleurs isolés de la Coordination 75 occupent à Paris l’annexe Eugène Varlin de la Bourse du travail puis des locaux désaffectés de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie rue Baudelique.

Jusqu’au 24 juin 2009, près d’un millier de personnes, hommes, femmes, enfants, se relayent jour et nuit à la Bourse occupée, 85, rue Charlot dans le IIIe.

Violemment expulsés par le service d’ordre de la CGT, ils passent trois semaines sur le trottoir du boulevard du Temple, le long de la Bourse évacuée. Ils négocient leur départ.

Le 17 juillet 2009, ils lancent la nouvelle occupation de l’annexe de la CPAM du 14, rue Baudelique dans le XVIIIe. De nombreux collectifs Sans Papiers y rejoignent la CSP 75 sous l’intulé du Ministère de la Régularisation de Tous les Sans Papiers, inauguré le 26 septembre 2009.

Un an plus tard, sous la pression des autorités préfectorales, la CSP 75 décide de mettre fin à cette occupation longue de plus de deux ans contre la promesse que chaque occupant voit son dossier examiné et ait une chance d’être régularisé. C’est ainsi que les Sans Papiers évacuent volontairement Baudelique le 7 août 2010, 828e et dernier jour d’occupation.

L’occupation a rassemblé jusqu’à 3000 personnes selon les périodes, représentant quelques 24 nationalités. Près de 400 ont été régularisées au cours de ces 27 mois.

Dans la presse : « Epuisement d’un lieu parisien » – vacarme.org 17/10/09

Epuisement d’un lieu parisien

Retour sur les divisions du mouvement des sans-papiers autour de la Bourse du travail
Carine Fouteau, vacarme.org, 17 octobre 2009.

 

L’occupation de la Bourse du travail par la Coordination 75 des sans-papiers (CSP 75), l’évacuation brutale organisée par l’union départementale de Paris de la CGT, le départ en ordre dispersé du boulevard du Temple. Ces trois événements, du printemps 2008 à l’été 2009, ont désarticulé la mobilisation en faveur des étrangers en situation irrégulière. Celle-ci n’a jamais été monolithique, mais elle se trouve cette fois-ci singulièrement affaiblie face à la stratégie gouvernementale du « cas par cas ».

Septembre 2009, Paris. Des centaines de sans-papiers occupent un immense hangar de la rue Baudelique dans le XVIIIe arrondissement. Lieu de vie et de circulation, l’espace ressemble à un hall de gare dans lequel les voyageurs auraient posé leurs bagages. Entre les matelas, les canapés et les chaises à roulettes, vestiges de mobilier de bureau, Moussa a l’air serein, les convocations en vue d’une éventuelle régularisation commencent à arriver. Une femme débarque les bras chargés de vêtements. « C’est de la part de ma fille, pour les enfants », dit-elle en franchissant la porte d’entrée. Continuer la lecture de Dans la presse : « Epuisement d’un lieu parisien » – vacarme.org 17/10/09

Dans la presse : « Anzoumane Sissoko, au nom des sans-papiers » – afriscope.fr 07/09/09

Anzoumane Sissoko, au nom des sans-papiers

Maud Amaudric, afriscope.fr, 7 septembre 2009.
Il est loin le temps où les stars venaient marquer leur soutien aux sans-papiers en occupant avec eux l’église Saint-Bernard. Pourtant depuis 1996, le mouvement n’a pas faibli. Porte-parole de la CSP75 (Coordination des sans-papiers de Paris), Anzoumane Sissoko est au coeur de la lutte actuelle des sans-papiers. Afriscope a rencontré en août dernier, rue Baudélique dans le 18ème arrondissement de Paris [1], cet homme déterminé dont la régularisation n’a pas calmé l’ardeur militante.

Vous êtes aujourd’hui une figure incontournable du mouvement des sans-papiers à Paris. Pouvez-vous nous raconter votre parcours personnel et les raisons qui vous ont poussé à vous engager dans cette lutte ?
Je suis né en 1964 à Monéa, dans la région de Kayes au Mali. Je suis allé à l’école jusqu’au niveau du bac. Je l’ai raté et mes parents ont décidé de m’envoyer en Europe pour améliorer la situation de la famille. J’ai accepté, c’était en 1987. Avec mes frères, nous avons travaillé pendant sept ans pour pouvoir payer le transport. 8500 francs français à l’époque, 1300 euros. Je suis arrivé en France en septembre 1993. Un cousin m’a accueilli et m’a expliqué la vie ici. Il m’a dit que je devrai me faire faire des faux papiers pour pouvoir travailler. Je me suis senti trompé, pris en otage : je pensais que le plus dur était d’entrer en France, alors que le plus dur commence une fois qu’on est sur le territoire ! Continuer la lecture de Dans la presse : « Anzoumane Sissoko, au nom des sans-papiers » – afriscope.fr 07/09/09

Dans la presse : « Les sans-papiers parisiens ont un nouveau toit » – lexpress.fr 20/07/09

Les sans-papiers parisiens ont un nouveau toit

Par LExpress.fr avec Reuters, lexpress.fr, 20 juillet 2009.

 

Plusieurs centaines de sans-papiers, qui squattaient devant la Bourse du travail à Paris depuis juin, ont trouvé refuge dans un nouveau local dans le 18e arrondissement de la capitale. Ils veulent y faire un « ministère de la régularisation de tous les sans-papiers ».

 

Expulsés fin juin par la CGT de la Bourse du travail à Paris, plusieurs centaines de sans-papiers ont trouvé refuge durant le week-end dans un nouveau local parisien d’où ils veulent populariser leur mouvement. Continuer la lecture de Dans la presse : « Les sans-papiers parisiens ont un nouveau toit » – lexpress.fr 20/07/09